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Témoignage – Adam nous raconte sa transition

Témoignage : Adam nous raconte sa transition

Adam, 35 ans, créateur de contenus et vidéaste, s’est confié à Big Moustache sur sa transition de femme à homme. Après 8 mois sous testostérone, voici son témoignage. 

“Quand j’étais ado, je savais que je voulais faire la démarche de changer de genre, mais c’était il y a 20 ans. Le rapport à ce sujet n’était pas le même qu’aujourd’hui et j’avais peur. J’ai donc refoulé et intériorisé, je me suis dis que que si j’étais né femme, c’est qu’il y avait une raison, et si j’aimais les femmes c’est parce que j’étais lesbienne. Alors pendant des années j’ai suivi cette en voie en me disant que j’étais une femme garçon manqué. Je me suis convaincu que tout allait bien, donc j’ai réussi à vivre des années comme ça en étant plus ou moins heureux à l’époque, et en acceptant mon corps de femme.

Mais en fait, pendant des années je me suis menti à moi-même, parce que j’avais peur.  

Ma transition est arrivée un petit peu comme un boomerang il y a 1 an.
À cette période-là, j’étais avec une petite amie. Il faut savoir que je parlais pas de cette envie de changement à mes petites amies. Je ne  voulais pas leur dire, j’avais peur de leur réaction, et qu’elles changent d’avis. Donc seules deux trois personnes étaient vaguement au courant.
À ce moment-là, on était tous les deux et je ne sais pas comment c’est arrivé, mais j’en ai parlé, c’est venu comme ça. Et elle a été d’un soutien remarquable. Elle m’a tout de suite proposé d’aller voir des vidéos sur YouTube pour voir comment ça se passait. Des vidéos que je découvrais d’ailleurs, parce qu’il y a 20 ans, aucune vidéo de ce genre n’existait. 

Et c’est la timeline de Jammidodger qui m’a le plus parlé. Je me retrouvais vachement en lui. Chez les hommes trans, il y a beaucoup de militants, et moi je ne m’y retrouve pas forcément. Je veux vivre simplement sans pour autant protester. Et ce mec-là avait une vie simple dans laquelle je me voyais bien. 

On en a reparlé le lendemain, et ça m’a retravaillé. Je me suis dis que si j’en reparlais comme ça après 20 ans, c’est que c’était pas anodin. 

J’en ai d’abord parlé à mon médecin généraliste, qui me suit depuis que je suis enfant.

Quand je lui ai dit, il m’a répondu qu’il le savait déjà puisque je lui en avais déjà parlé quand j’étais petit. Je m’en souvenais plus, mais ce changement était la suite logique. À l’annonce de ma future transition, les gens n’étaient pas vraiment surpris. 

Après en avoir parlé à mon médecin, j’ai vu des psychiatres pour en discuter et “confirmer” que c’était bien plus qu’une passe, mais un besoin, sauf qu’ils étaient pas trop spécialisés sur la question du genre. Du coup, je voulais absolument prendre contact avec le Docteur Hubert, qui voit beaucoup de trans mais qui a aussi beaucoup d’attente pour prendre rendez-vous. Grâce à la Covid, j’ai réussi à caler un rendez-vous entre deux, en visio. Puis on a commencé à se voir comme ça toutes les semaines. Au déconfinement fin mai/début juin, il a voulu me rencontrer physiquement pour me délivrer l’attestation. C’est un document qui sert de passeport pour la prise d’hormones. 

Ensuite, je suis allé voir une endocrinologue qui, elle, m’a prescrit une ordonnance de testostérone avec les doses personnalisées. Il faut savoir que chaque endocrinologue adapte les doses à la santé du patient. C’est là que la transition commence. Moi qui n’ai pas de problème de santé, dès le départ elle m’a autorisé une ampoule entière toutes les trois semaines. La prise de ces hormones se fait majoritairement sous forme d’injections intramusculaires, mais d’autres personnes utilisent une crème, un peu plus contraignante à mon avis. Je dois faire une prise de sang tous les six mois pour vérifier que tout va bien et qu’on peut continuer à cette dose, parce que la testostérone fait que le sang circule plus vite. C’est pour cette raison que les hommes sont plus sujets à des problèmes cardio-vasculaires.  

J’ai ensuite dû retourner voir mon médecin pour qu’il me fasse l’ALD (affection longue durée), pour justement être remboursé des frais liés à la transition.  Grâce à ça je n’ai rien déboursé depuis le début. 

Puis a suivi la mammectomie, effectuée par le professeur Mimoun, l’opération qui m’importait le plus, parce que j’avais quand même une grosse poitrine ; donc plus ça avançait, moins je me sentais bien. Le combo voix de plus en plus grave + poitrine me mettait mal à l’aise ; il y avait un décalage. J’étais gêné de l’image que je pouvais renvoyer et de ne pas pouvoir m’habiller comme je voulais. Devoir se cacher c’est chiant. 

Témoignage transition

Ça fait maintenant 8 mois.

Les effets que j’attendais le plus étaient la barbe et la voix. À l’heure actuelle, du duvet a poussé sur mes joues mais on n’est pas encore sur de la barbe (rires). J’ai été étonné par contre par l’évolution de ma voix. J’avais une voix assez aiguë de base. C’est entre le 3ème et 4ème mois, qu’il y a eu une grosse descente. Ça s’est fait progressivement mais le pic a été brutal. Je me suis enregistré tous les mois pour checker l’évolution. Je sais que quand je vais faire une timeline après 1 an sur ma chaîne YouTube, j’aurai du contenu. 

Au niveau de la pilosité des jambes, ça fait 2 mois que je vois une sacrée évolution alors que quand j’étais femme, je n’avais pas de poils aux cuisses, je n’y touchais pas. Après pour la pilosité, on peut se baser sur la génétique qui entre beaucoup en jeu.  

Témoignage transition

Là, il ne me manque plus que l’hystérectomie (intervention chirurgicale qui consiste à enlever l’utérus en entier ou seulement une partie) pour finir ma transition. Et d’ailleurs, au moment où l’on se parle j’ai reçu mon courrier annonçant mon changement de genre au tribunal, le 8 mars, le jour de la journée des droits de la femme. Ça m’a fait drôle, je le vois un peu comme un symbole.

Aujourd’hui, je n’ai plus mes règles, mais les douleurs sont encore présentes. En plus, la testostérone atrophie tout le membre, ça peut créer des kystes. C’est plus pour ma santé que je veux faire cette opération. Et vu que l’intervention implique une stérilisation, je vais revoir le psy et ce sera fini. Mais, j’arrête là après ! 

À l’heure actuelle, tout le monde me dit “monsieur”, y’a plus de doute et ça me rajeunit d’ailleurs. La Covid m’a pas mal aidé, j’avais un peu peur du côté bâtard de la transition, l’entre deux : le fait de ressembler encore à une femme alors que je prenais de la testostérone et que les effets commençaient à se voir. Le fait d’être confiné et d’avoir le masque m’ont bien aidé. 

Et j’ai eu beaucoup de chance, tout s’est fait très très très vite. 
Généralement les transitions prennent en moyenne 3-4 ans. Moi elle aura pris moins d’1 an, ce qui est vraiment peu fréquent. 

Si je devais donner un conseil à tout le monde, c’est de s’écouter.

C’est quand on est en accord avec soi-même qu’on est heureux, et c’est à ce moment-là qu’on peut rendre heureux les autres. Pendant longtemps j’ai eu un manque de confiance en moi, je pensais que je n’allais jamais être heureux et, là, je me sens de mieux en mieux même seul, alors qu’avant j’avais besoin d’être entouré en permanence parce que je ne me suffisais pas à moi-même. ENFIN je suis moi. “ 

Adam tient une chaîne Youtube depuis le début de sa démarche, vous pouvez y retrouver ses vidéos qui racontent chaque étape de son parcours,et ce depuis 8 mois. 

Un grand merci à toi Adam pour ce témoignage fort et inspirant ! 

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